En choisissant d’adopter un enfant au Mali, il faut être conscient que l’on se dirige vers un des pays les plus pauvres de la planète. Les problèmes sanitaires et médicaux y sont importants et la mortalité infantile y est une des plus élevées au monde. Voir la fiche OMS sur le Mali : http://www.who.int/country/mli/fr/

 

Les enfants des pouponnières sont vaccinés : BCG, hépatite B, Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Poliomyélite soit tétracocq, rougeole et fièvre jaune pour les plus grands. Ils sont suivis régulièrement par un médecin. Au moment de votre départ avec l’enfant, on vous remettra en général une fiche avec la date et le nom des vaccins administrés, ce qui vous permettra de poursuivre la vaccination à votre retour. Néanmoins, il arrive parfois que tous les vaccins n’aient pu être faits, faute de temps ou de produits disponibles (souvent c’est le vaccin de l’hépatite B qui n’est pas fait). A noter, actuellement le BCG n’est plus obligatoire en France (mais conseillé dans certaines régions de France ainsi qu’aux voyageurs).

 

Avant d’arriver à la pouponnière, les enfants sont parfois très faibles (dénutrition, maladie, blessures) du fait des conditions de vie de la mère ou des conditions de l’abandon. Arrivés à la pouponnière les enfants bénéficient d’un environnement affectif relativement chaleureux et de conditions sanitaires globalement privilégiées.

La plupart des enfants adoptables sont en bonne santé ou se rétablissent vite une fois de retour en France. Néanmoins, en dépit de tous les efforts menés par les autorités maliennes de l’adoption, des problèmes de santé sont toujours possibles. Ils sont le plus souvent bénins, mais peuvent être quelquefois plus sérieux et apparaître des années après l’adoption.

 

Principaux problèmes rencontrés

  • L’état de faiblesse des enfants : les enfants adoptables sont souvent de tout petits nourrissons, souffrant de malnutrition modérée (d’après les normes OMS). Ils auront au départ un poids et une taille bien en deçà des standards occidentaux. Avec de bons soins et une bonne alimentation, ces problèmes se résorbent généralement après l’arrivée en France. Des problèmes neurologiques peuvent néanmoins être découverts plus tardivement et dont l’origine pourrait s’expliquer par les carences néo et post natales.
  • Les enfants de la pouponnière vivent en collectivité et les épidémies sont très difficilement évitables. Les affections les plus fréquentes sont les diarrhées infectieuses, la bronchiolite, le muguet (champignon se traduisant par un dépôt blanchâtre sur la langue ne se décollant pas contrairement au lait) etc. Il est donc impératif de consulter dès l’arrivée en France dans un service spécialisé.
  • Les enfants subissent un test HIV dont le récépissé est remis aux parents. Mais d’autres pathologies graves ne sont pas dépistées : la syphilis, les hépatites B et C, le déficit en G6PD ou la drépanocytose.
    • La drépanocytose est une maladie génétique fréquente en Afrique. Quelques liens utiles : le site de l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose : http://www.apipd.fr/ le site d’SOS Globi : http://asso.orpha.net/SOSGLOBI/cgi-bin/ le site du ROSFED (Réseau Ouest-Francilien de Soins aux Enfants Drépanocytaires : http://www.rofsed.fr/
    • Le favisme ou déficit en G6PD est une autre maladie génétique fréquente en Afrique. Quelques liens utiles : association de malades : http://www.vigifavisme.com/

En conclusion, nous vous recommandons de faire très vite un bilan médical après votre arrivée en France avec l’enfant. Certaines affections peuvent passer inaperçues et pourtant nécessiter une prise en charge la plus précoce possible. Ce bilan médical sera réalisé de préférence dans une structure médicale spécialisée (voir plus bas la liste des examens médicaux conseillés et la liste des consultations).

Bon à savoir

  • Le petit bouton sur le bras gauche : Comme expliqué précédemment, les enfants de la pouponnière reçoivent tous le vaccin du BCG, contre la tuberculose. Ce vaccin, pratiqué en général sur l’avant-bras gauche de l’enfant, est susceptible de provoquer une réaction, même plusieurs semaines après l’injection. Cette réaction prend la forme d’un petit bouton qui peut grossir jusqu’à atteindre la taille d’un abcès et se fistuliser, c’est-à-dire se percer et se mettre à couler. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter ni de traiter. Chez des enfants un peu faibles, on peut aussi rencontrer des cas de bécégites avec la formation d’un ganglion au niveau de l’aisselle du côté où le vaccin a été injecté. Dans ce cas, une consultation et un suivi s’imposent même si une intervention ne sera pas toujours nécessaire, certains adénomes finissant par se fistuliser eux aussi et par cicatriser normalement.
  • Hépatite B : faites-vous vacciner ! Les médecins spécialistes de l’adoption semblent avoir un avis unanime sur la nécessité pour les parents adoptifs de se faire vacciner contre l’hépatite B avant d’aller chercher leur enfant à l’étranger. L’hépatite B est présente dans toutes les régions du monde et des cas dramatiques de contamination enfant-parent ont parfois pu être constatés. Ces cas, rapportés par les uns et les autres lors d’un séminaire ” santé et adoption ” ne concernaient pas des adoptions réalisées au Mali mais le pays de nos enfants est malheureusement lui aussi touché par cette maladie et il convient d’être prudent.

Examens médicaux conseillés

A faire systématiquement :

  • NFS (Numération de la formule sanguine). Pour rechercher une anémie, des signes d’infections parasitaires.
  • Ionogramme sanguin, calcémie. Pour éventuellement supplémenter en vitamine D.
  • Transaminases (enzymes hépatiques). Elles peuvent être élevées dans toutes sortes de circonstances, en particulier dans certaines maladies virales et parasitaires.
  • Phosphatases alcalines (comme pour les transaminases).
  • Dosage de la G6PD.
  • Parasitologie et coproculture. Il existe trois sortes de microbes : les bactéries, les virus et les parasites. L’examen parasitologique des selles recherche des parasites et la coproculture recherche des bactéries. Il n’y a pas de virus à rechercher dans les selles.
  • Sérologies VIH et hépatites A, B et C.
  • Sérologie de la toxoplasmose.
  • Sérologies de la syphilis et du cytomégalovirus.
  • Fer sérique. Permet de rechercher une carence, d’expliquer une anémie.
  • Electrophorèse de l’hémoglobine. Pour rechercher des maladies de l’hémoglobine comme la drépanocytose, qui touche environ 2% des naissances au Mali dans sa forme malade (SS ou SC). Il est aussi important de savoir si l’enfant est porteur (AC ou AS), mais non malade ceci pour connaître les risques pour sa descendance (transmission du gène).
  • Test de Guthrie Examen fait à la naissance en France pour dépister 5 maladies : l’hyperplasie congénitale des surrénales, l’hypothyroïdie, la phénylcétonurie et la mucoviscidose.

Si nécessaire :

  • Age osseux Pour les enfants adoptés lorsqu’ils sont déjà grands, quand on a une incertitude sur leur date de naissance.

Où consulter

Il est important d’aller consulter chez des médecins ou équipes de médecins qui connaissent l’adoption internationale. Idéalement, il faut prendre rendez-vous dans une des Consultations d’Orientation et de Conseil en Adoption (COCA) ou à défaut, la consultation de maladies infectieuses et tropicales du CHU le plus proche de chez vous.

 

Une liste des COCA est disponible sur le site de l’AFA et celui du portail de l’adoption.

 

Et la santé des parents…

On en parle plus rarement mais lorsque l’on va chercher son enfant “on ne peut pas être malade”… Donc pensez aussi à vous :

  • Faites vos vaccinations à l’avance : le vaccin de la fièvre jaune dure 10 ans, il sera toujours valide…
  • Ne laisser pas traîner les petits problèmes dentaires ou autres car immanquablement, la crise survient toujours quand il ne faut pas…
  • Aller consulter un médecin avant votre départ afin qu’il vous aide à constituer une trousse de médicaments adaptés à votre situation.
  • Sur place, soyez vigilant avec l’hygiène : se laver les mains avant tout contact avec un aliment (prendre un gel désinfectant qui ne nécessite pas d’eau), boire de l’eau en bouteille ou qui a été traitée, se protéger des insectes (répulsifs, habits longs, moustiquaire etc)…

MAJ : 12/05/2011